"Etats-Généraux" : la génération de 68 réunie à Lille

Publié le par silvio

Lu sur Nouvelles de France, un premier compte-rendu des Etats-Généraux du christianisme :

E "Une assemblée plutôt âgée, et très souvent lectrice de La Vie, inquiète du décalage entre l'Église actuelle et sa propre foi. "Humanae Vitae (encyclique de Paul VI sur l'avortement et la contraception, publié en 1968 NDLR) marque un retrait par rapport au Concile", déplore par exemple Jean-Pierre Mignard, avocat qui plaide pour "un nouveau concile partant de la base""Il faudra bien qu'un jour l'Église reconnaisse qu'elle s'est trompée sur la sexualité, comme elle l'a fait pour Valladolid", continue le catholique socialiste, applaudi par une grande part de l'assemblée. "J'ai connu une femme qui avait été violée et qui se trouvait enceinte. Et pour moi c'est une grande question. Une grande question..." s'interroge Jean-Marie Devulder, diacre qui vient au secours des sans-papiers de Calais. Dans l'amphi, les intervenants sont plus francs : "Je ne suis pas d'accord avec monsieur Tugduall Derville, comment pouvez-vous être certain de détenir la vérité ?" demande un participant au délégué national de l'Alliance pour les Droits de la Vie, association pour la dignité de l'embryon, pendant le débat "un chrétien peut-il se mettre hors-la-loi ?". "Nous les jeunes, on ne se pose pas du tout ces questions. Moi, je suis d'accord avec Benoît XVI... Je ne me reconnais pas dans l'assemblée", se plaint à la sortie un étudiant à un professeur de théologie à l'Iifac, une structure rattachée à la Catho, qui lui répond : "C'est une génération qui a été marquée par Mai 68. Mais n'hésitez pas à vous exprimer, pour montrer justement un autre visage de l'Église..."

Mais la jeunesse brille par son absence. [...] "C'est La Vie qui organise, ça me donne tout de suite moins envie d'y aller", explique Jean-François, jeune professionnel proche du Chemin Neuf. "Les lecteurs de La Vie, pour moi, c'est ces cathos qui se retrouvent le soir mais ne vont pas à la Messe le dimanche", poursuit-il. En quittant une conférence, Pauline, étudiante en Master d'Histoire, est très remontée : "Ce sont des gens qui ont un malaise dans leur foi, et veulent adapter l'Eglise à eux plutôt que le contraire. Ils n'y connaissent absolument rien et ils veulent s'exprimer quand-même. Valladolid, par exemple... Et puis ils se plaignent que l'Eglise ne bouge pas, mais c'est eux qui ont du mal à bouger !" [...] Tout ça fait plutôt sourire Gabriel, étudiant lui aussi, de sensibilité plutôt traditionnelle : "Fallait-il attendre autre chose? La simple proposition "d'Etats-Généraux du christianisme", organisés à l'initiative d'un simple journal franco-français au bord du dépôt de bilan fait un peu sourire...""

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